Les membres bureau de l'association VAGS vous souhaitent à nouveau à toutes et tous une très bonne nouvelle année 2024, pleine de bonheur, de joie et surtout une très bonne santé.

Nous souhaitons aussi, comme prévu, vous transmettre le compte rendu de la réunion avec Marie-Noëlle BATTISTEL.

 Cette rencontre s’est déroulée à mon domicile, nous n’étions pas très nombreux mais suffisamment pour remplir le salon du chalet et créer une ambiance de qualité avec des personnes très à l’écoute et toutes désireuses de voir la station continuer à vivre, de vrais fidèles de notre station et de notre commune.

Avant de passer la parole à notre députée, j’ai fait un rapide historique des conditions de dégradation de la gestion des remontées mécaniques depuis 2014.

Tout a commencé en janvier 2014 avec un courrier que le Directeur de la SATA a envoyé au SIAG. Il souhaitait renégocier le contrat d’affermage parce que le programme de construction de nouveaux lits avait été abandonné par le promoteur. Cette modification de contrat devait porter sur une négociation d’environ 100 000.00 € par an de participation au déficit et aurait dû être menée avant janvier 2015.

Nous sommes en janvier 2014 et les élections municipales sont en mars 2014.

Le Président du SIAG ne se représentant pas aux élections de mars décide de répondre à la SATA que ce sera le nouveau Président du SIAG qui mènera la négociation. A cette date, je suis moi-même le maire en fonction et j’ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat.

Le nouveau Maire qui est aussi le nouveau président du SIAG décide de ne pas renégocier le contrat avec la SATA mais crée une régie municipale pour gérer les remontées mécaniques. Il dispense aussi la SATA de ses derniers mois de préavis ce qui a pour effet de la faire partir immédiatement.

Dès la saison 2014/2015 la régie gère la station. Mais dès juin 2016 elle fait une demande de subvention à la Comcom de la Matheysine et précise dans son courrier que sans cette aide la station ne pourra pas tourner l’hiver prochain (2016/2017). A partir de cette date, une subvention sera donnée toutes les années jusqu’en 2020.

Date à laquelle les nouveaux élus de la Comcom de la Matheysine décident de ne plus donner des subventions sans contrôle et de prendre la compétence pour gérer les remontées de l’Alpe du Grand Serre. Cette nouvelle compétence lui permet de lancer un nouvel appel d’offre… auquel seule la SATA répond.

Lors de la dernière réunion Comcom de début décembre 2023, les élus communautaires ont confirmé que depuis 2016, 2 millions d’euros ont été versés à la station pour payer les grandes visites et les déficits.

J’ai parlé du passé, je laisse Marie-Noëlle BATTISTEL parler de l’avenir.

Depuis que la SATA a répondu à l’appel d’offre, elle a fait une proposition de restructuration qui rentre dans le cadre d’un projet labellisé par l’état dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère de l’environnement porté par la communauté de communes de la Matheysine.  Celui-ci est un projet « quatre saisons » c’est-à-dire qu’il comporte à la fois des équipements pour le ski mais doit aussi permettre de développer les activités des autres saisons. Il est d’environ 24 millions d’euros, et le gros porteur, un télémix qui emmènera les personnes directement dans le domaine des Bergeries coûte à lui seul environ la moitié soit 12 millions.

Pour le financement global, la région pourrait apporter dans le cadre de ses lignes de financements traditionnelles   2,5 millions, le département s’est engagé à mettre le même montant que la région et la communauté de commune peut mettre 4 millions. A ce jour, les financements que pourrait apporter l'État ne sont pas définis. De son côté, la SATA est prête à s’engager à hauteur de 7 millions. Il manque donc environ 5 à 7 millions.

Le problème, c’est que les collectivités ne financent plus les investissements pour le ski, donc l’état, la région et le département financent tous les équipements sauf le gros porteur. 

Marie-Noëlle BATTISTEL nous explique les trois points sur lesquels elle tente de négocier des subventions avec les différents ministères concernés en parallèle et en concertation avec les actions conduites par la CCM.

1°) L’état avait mis en place un « plan avenir montagne » qui se termine fin 2023 et dont les financements n’ont pas été entièrement utilisés. J’essaye donc, avec le ministère des Finances de trouver une solution pour obtenir que ces fonds non consommés, qui ont été remis dans le budget général de l'État puissent être réaffectés sur le budget 2024 à destination des projets de stations qui doivent être réalisés comme celui de l’Alpe du Grand Serre.

2°) Un nouveau plan montagne pourrait être mis en place en 2024 mais il n’est pas encore validé. Il sera donc difficile, mais pas impossible, d’en profiter compte tenu de l’urgence de notre situation.

3°) J’ai engagé une négociation auprès du ministre de l’écologie et des solidarités sur le financement du gros porteur. Je lui ai confirmé avoir bien compris que les investissements pour le ski n’étaient plus financés par des subventions publiques. Cependant, je lui ai rappelé que ce porteur devrait, dans un avenir relativement proche, servir autant, voire plus l’été que l’hiver. Il serait donc juste d’octroyer un financement partiel pour la partie hors saison d’hiver de ce Télémix. Le ministre semblait d’accord avec mon raisonnement et a accepté de réétudier le dossier dans ce sens.

Voilà le travail que mène actuellement notre députée, nous lui souhaitons de réussir dans ses démarches.

Elle nous a aussi confirmé que, selon elle, deux erreurs majeures ont été commises depuis 2014, la première est de ne pas avoir conservé la SATA comme gestionnaire et la deuxième que la Comcom n’ait pas pris la compétence remontée mécanique plus tôt, ce qui aurait permis des investissements plus tôt et qui aurait empêché la situation de se dégrader. 

Si cette compétence avait été prise avant 2020, un financement par les collectivités aurait pu être demandé pour le porteur, ce n’est plus le cas aujourd’hui, et c’est ce qui pose problème.

Après avoir écouté ces explications très enrichissantes, nous avons continué à échanger autour d’un apéritif convivial.

Je remercie sincèrement tous les participants à cette rencontre sympathique et je remercie également chaleureusement Marie-Noëlle BATTISTEL pour sa disponibilité, pour la clarté de ses propos et pour sa simplicité.

Je suis désolé pour celles et ceux qui m'ont contacté trop tard et qui n'ont pas pu assister à cette rencontre, ce sera peut-être pour une autre fois.

Très cordialement.

Pour VAGS : Guy ABONNEL